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Entrée gratuite pendant 6 mois dans certains musées 03/01/2008 09:19:05 par teemo
Ce sont ainsi 14 musées et monuments qui proposeront gratuitement l’accès à leurs collections permanentes pendant six mois, du 1er janvier au 30 juin 2008. A Paris et en région parisienne, l’expérimentation concernera : Trois musées repères dans un parcours chronologique de l'histoire de l'art : - le musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye - le musée de Cluny-musée national du Moyen Age - le musée national de la Renaissance d’Ecouen Un grand musée caractéristique des arts non européens : - le musée Guimet Et deux musées de société : le musée des Arts et métiers (Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) le musée de l’Air et de l’Espace du Bourget (Ministère de la Défense) Dans les régions, seront concernés : Cinq musées et monuments liés à l'histoire de France : - le musée de la Marine de Toulon (Ministère de la Défense) - le musée national du château de Pau (château natal d'Henri IV) - le palais du Tau à Reims, qui présente les objets des sacres des rois de France - le palais Jacques Cœur à Bourges - le château de Pierrefonds Deux musées et monuments liés aux arts décoratifs et à l’art contemporain : - le musée national de porcelaine Adrien Dubouché à Limoges - le château d’Oiron Et enfin un musée national situé dans une ville où tous les musées de France sont déjà gratuits, ce qui nous permettra d'étudier l'impact de la généralisation de la gratuité : - le musée Magnin à Dijon |
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03/01/2008 09:52:30 par teemo
Mesdames, Messieurs, Chers Amis, Merci d’être venus nombreux pour cette conférence dans ce lieu exceptionnel : le frigidarium du musée national du Moyen Age. Comme vous pouvez le constater, il est sous échafaudages et connaîtra bientôt – dès mars prochain – d’importants travaux de restauration de ses voûtes et de ses parois. Dans son discours de politique générale, le premier ministre a souhaité conduire une expérimentation de la gratuité sur un échantillon d’établissements à Paris et en région, afin d’en mesurer toutes les conséquences. Je vais donc vous présenter aujourd’hui le cadre de cette expérimentation, ainsi que la liste des 18 musées et monuments nationaux qui y participeront pendant les six premiers mois de l’année prochaine. Cette expérimentation ne portera bien sûr que sur les seuls établissements nationaux : les collectivités locales propriétaires et gestionnaires de musées de France - musées labellisés par l'Etat - qui souhaiteraient accompagner cette démarche sont bien entendu les bienvenues pour élargir cette expérience. Vous vous en doutez, ce bel établissement qui nous accueille aujourd’hui fait partie de l’échantillon sélectionné. De janvier à juin 2008, le public pourra ainsi découvrir gratuitement ses superbes collections, qui ne cessent de s’enrichir. Après l’acquisition, en novembre dernier d’une magnifique châsse limousine, grâce au mécénat de CNP Assurance, l’Etat va en effet acquérir très bientôt avec le concours d'un autre généreux mécène, un coffret en ivoire orné de scènes de romans de chevalerie, qui date des années 1300, et qui a été reconnu œuvre d’intérêt patrimonial majeur. Je tiens à souligner que ces opérations n’auraient pu se nouer sans le soutien actif de M. Christian Giacomotto, Président de l’Association pour le Rayonnement du Musée du Moyen Age, ici présent, que je salue. La gratuité des musées nationaux est un sujet complexe, qui suscite, à juste titre, un vaste débat. Parce que le mot « gratuité » n’est pas anodin aujourd’hui. Je sais qu’il provoque certaines inquiétudes, en particulier dans le monde de la culture. Toute la problématique du piratage, des téléchargements illicites dans les secteurs de la musique, du cinéma et même du livre, est liée au concept d’œuvres culturelles qui pourraient, qui devraient être gratuites. Si je souhaite combattre le plus efficacement possible ces comportements, c’est parce que je considère que la culture a une valeur, et que, parce qu’elle a une valeur, elle a un prix. Pour la musique et les films, ce prix est celui du talent des artistes et de l’engagement de tous ceux qui les soutiennent. Pour les musées, il est celui du travail des conservateurs, de l’imagination et des efforts de toutes les équipes qui œuvrent pour faire connaître, comprendre et aimer les œuvres par un large public. Il est celui d'un bon accueil des visiteurs, de l’entretien des lieux, de la préservation des œuvres présentées ainsi que de l’enrichissement des collections. Mais en même temps, nous rêvons tous d’attirer plus largement les publics vers les lieux de culture , de leur donner envie de pousser les portes, et surtout de faire venir de nouveaux publics, qui expriment mieux la diversité de notre société. C’est pourquoi il serait absurde d’avoir sur ce sujet des positions dogmatiques. Ce serait d’autant plus absurde que nous savons combien les situations sont différentes voire divergentes d’un musée à l’autre, d’un contexte à l’autre. Certains établissements n’ont en effet pas encore la fréquentation qu’ils méritent. Le poids des recettes de billetterie dans le budget de fonctionnement n’est pas le même pour tous les musées nationaux. D’autres accueillent de nombreux visiteurs, mais peuvent encore diversifier leur public. Les plus grands musées nationaux atteignent, eux, des taux de fréquentation record, avec une forte proportion de touristes étrangers. D’où cette idée d’expérimenter, de juger sur pièce, pour pouvoir répondre aux questions que nous nous posons tous : la gratuité est-elle une arme efficace de politique culturelle ? Incite-t-elle réellement les publics qui n’ont pas l’habitude de fréquenter nos établissements à en pousser les portes ? A quels musées profiterait une telle mesure ? Quel impact sur quel type de public ? Cette expérimentation est là pour apporter des éléments de réponse, nous aider à apprécier données et conséquences. Quels sont les axes de cette expérimentation ? D’abord, seules les expositions permanentes seront gratuites pendant ces six mois.Les statistiques montrent en effet que les expositions temporaires attirent un public déjà familier des lieux culturels en général. Les collections permanentes sont le socle du service public rendu par les musées. Pour cette raison, les musées dits « familiaux » – comme la Cité des Sciences et le Palais de la découverte – ne font pas partie de l’échantillon puisqu’ils ne disposent pas de collections permanentes mais fonctionnent sur une base de grandes expositions temporaires. Ensuite, nous avons choisi d’explorer plusieurs pistes, plusieurs dispositifs de gratuité. Comme je le disais tout à l’heure, les situations et les enjeux sont très divers d’un établissement à l’autre. Il m'a donc semblé important de tester en parallèle l’efficacité de différentes mesures : la gratuité totale mais aussi des gratuités plus ciblées, à destination de nouvelles catégories de publics. Et d’abord les jeunes. A côté des 14 établissements nationaux qui expérimenteront la gratuité totale de leurs collections permanentes, j’ai donc souhaité que quatre grands musées parisiens proposent un accès libre et gratuit, un soir par semaine, pour tous les jeunes de 18 à 26 ans : ceux-ci rentreront donc gratuitement au musée national d’Art moderne (centre Pompidou) le mercredi, au musée d’Orsay le jeudi, au Louvre le vendredi et au musée du quai Branly le samedi, du 1er janvier au 30 juin 2008. Enfin, nous avons voulu que les 14 établissements sélectionnés pour l’expérience de gratuité totale soient représentatifs de la très grande diversité des musées de notre pays. Diversité des situations géographiques, des contextes locaux, diversité des activités proposées, des domaines et des périodes traités. Il nous fallait un spectre très large d’établissements, afin d’être sûr de mesurer le seul poids du prix dans la décision de visiter un musée, indépendamment de tout autre motif. Le Premier Ministre a souhaité y associer aussi des musées du ministère de la Défense et du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Je tiens à remercier mes collègues Hervé Morin et Valérie Pécresse d’avoir répondu présents, permettant au public de profiter d’une offre encore plus large et diversifiée. |
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